jeudi 13 juin 2013

Libéré de l'alcoolisme

Tu te sens seul, tu cherches et recherches le bonheur sans le trouver ?
Tu es malheureux, tu te dis : " A quoi bon, la vie n'a aucun sens."
Ou tu penses : " Moi je l'ai trouvé, le bonheur, ce sont les fiestas avec les copains, les copines, l'ivresse du moment." Quelle désillusion le lendemain : seul, avec un mal de tête... Vous tous qui souffrez de quelque manière que ce soit, arrêtez-vous un instant pour lire mon histoire :
Mon enfance a été assez perturbée par l'alcoolisme de mon père. Quand il avait bu, il était violent et nous frappait. Souvent nous nous retrouvions sur la rue. La police venait chercher mon père qui finissait la nuit au poste. Mon papa était souvent malade, et n'avait pas de caisse maladie. Ma maman se retrouvait alors seule pour faire bouillir la marmite. Nous devions de l'argent un peu partout, l'office des poursuites venait prendre les meubles, et pour finir c'est l'Assistante sociale qui nous distribuait des bons à échanger à l'épicerie avec comme seul but l'humiliation de notre famille. Etant fils unique, j'ai beaucoup souffert de solitude et de rejet. Mon père est décédé à 44 ans des suites de l'alcoolisme.
 A l'adolescence, j'ai commencé à mon tour à consommer de l'alcool. Un copain subtilisait à son père la clef d'une buvette d'un club de football oú nous pouvions boire ce qui nous plaisait. Insidieudement la descente en enfer était amorcée.
Ensuite j'ai effectué un apprentissage d'employé postal et à l'âge de 18 ans je me suis retrouvé en déplacement à Genève. Avec certains de mes collègues de travail, nous nous retrouvions fréquemment dans les bistrots, les boîtes de nuit. J'étais souvent ivre, n'allant plus travailler. Les responsables m'on renvoyé au Locle oú j'avais travaillé auparavant. J'ai fini par être congédié et cela a été de mal en pis. A l'école de recrues, nous faisions des concours : à celui qui avalait le plus de grandes bières. J'étais le "champion toutes catégories." Je faisais partie d'un groupe de motards, bande oú tooutes les beuveries et orgies étaient choses courantes, ainsi que les bagarres dans les bars. Les gens disaient de moi : "Il donnera jamais rien de bon, il est foutu." Un soir, avec un camarade, nous sommes allés dans une exposition commerciale dans l'espoir de chercher la bagarre. Tout à coup, nous avons aperçu le stand de la Croix-Bleue. Quelle aubaine !
Nous allons en faire du petit bois ! Tu verras la tête qu'ils ferront ces mômiers !
Nous nous sommes approchés, menaçants. Soudain, il s'est passé quelque chose d'extraordinaire, une personne du stand s'est approchée de nous. Quand j'ai vu ses yeux, mon coeur a été bouleversé, ils étaient remplis de quelque chose que je ne connaissais pas, remplis d'amour, oui d'amour divin. Cela nous a laissés pantois et nous sommes partis tout penauds.
J'avais des miliers de francs de dettes. Le matin, en me levant je buvais du vin au goulot pour ne plus avoir de tremblements. Je me liais avec des copains de bistrots pour satisfair ma faim d'amour, de reconnaissance, mais ils m'entraînaient dans le cercle infernal de l'alcool. Un matin, passant devant un mirroir, je me suis regardé. Quel horreur ! Je ne me suis plus reconnu. Mon visage reflétait l'état de mon coeur et de mes pensées.
C'était l'époque de la braderie. J'y suis allé. Je déambulais à travers les chalands, quand soudain j'ai remarqué le stand de la Croix-Bleue. Mon coeur battait la chamade : "Vas-y!!" me chuchotait-il. Je me suis approché, je voyais ces chrétiens remplis d'amour pour les personnes, cette joie de servir Dieu. Et moi ? Je périssais à cause de l'alcoolisme. J'ai alors parlé de ma ruine physique et psychique, c'était la première fois que l'on m'écoutait, que l'on me faisait pas de reproches.
Le dimanche matin, je pris une bière tout en pensant au partage de la veille. En voulant la boire, je reçu comme un éclair, une illumination, ce fut le dernier verre d'alcool et je ne l'ai même pas consommé. Je suis allé au centre médicosocial pour y être suivi médicalement. Je pense qu'en étant alcoolique ou dépendant d'un produit il n'y a que l'abstinence pour ne pas retomber.
Pendant les 6 premiers mois j'ai beaucoup souffert. J'ai changé de milieu, je me sentais bien accueilli à la Croix-Bleue, je savais qu'il y avait quelque chose qui m'avait sauvé. Ensuite, j'ai fait mon permis de voiture. J'ai commencé un travail comme chauffeur livreur à la satisfaction de mes employeurs. Deux années plus tard, j'obtenais le permis de taxi pour travailler comme auxiliaire et rembourser mes dettes. Depuis ma tendre enfance je désirais être chauffeur de camion. J'ai donc entrepris de faire le permis de poids lourds. Six ans après mon abstinence, j'ai fait la connaissance de celle qui allait devenir mon épouse. Par solidarité envers moi elle est devenue abstinente. Nous nous sommes mariés. Je réfléchissais souvent à la manière dont j'avais été sauvé de l'alcoolisme par Dieu.
A la naissance de notre troisième fils, David, il y eu des complications car il est venu avant terme. Dans sa couveuse, ce petit être luttait. Vivrait-il ? Les médecins étaient dans l'expectative : " Vous savez que d'une heure à l'autre tout peut basculer dans le meilleur comme dans le pire." Nous étions découragés car nous ne pouvions même pas nous en remettre aux médecins. Mais une réponse est arrivée lorsque l'on a apporté le repas à mon épouse. Dans son plateau, il y avait un fichet intitulé : Psaume 23 " L'éternel est mon Berger." En voici quelques extraits :
" Il me dirige près des eaux paisibles, quand je marche dans la vallée de la mort je ne crains aucun mal, car Tu es avec moi. Ta houlette et ton bâton, Voilà mon réconfort. Le bonheur et la grâce m'accompagneront tous les jours de ma vie." Voilà la réponse ! me dit mon épouse. Il faut s'en remettre à l'éternel. Et Dieu a agi, le miracle a eu lieu : David a été sauvé. Mon épouse avait rencontré Dieu, elle allait à des études bibliques, rencontrait d'autres chrétiens. Mais moi tout en sachant qu'elle avait raison, j'étais incrédule. J'allais pourtant à l'église, mais je n'avais pas de véritables relations avec Jésus. Mon épouse a prié des mois pour que je puisse vraiment rencontrer Celui qui avait sauvé notre fils David et moi-même.
Un jour une personne m'a invité à une soirée oú un pasteur itinérant apportait le message. Pour moi, ce fut un moment inoubliable. Je ressentais une puissance dans mon coeur et je me suis exclamé : " Seigneur c'est toi !" Quand je suis rentré à la maison, mon épouse a eu de la peine à me reconnaître, j'étais dans la joie, la paix.
                                                                                                              Yves von Allmen



                                                              Publié par : Salomé von Allmen

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