EDUCATION - Un jour, les filles feront de la boxe et les garçons voudront tous travailler dans le social. C'est déjà un peu le cas aujourd'hui mais pas assez selon un
rapport du
Commissariat général à la stratégie sur la lutte contre les stéréotypes filles-garçons, remis à la ministre du Droit de femmes Najat Valaud-Belkacem ce mercredi 15 janvier.
L'avant propos donne le ton: "Les parcours sociaux, familiaux et professionnels des hommes et des femmes ne peuvent être la simple résultante de préférences individuelles, ils résultent aussi des systèmes de représentations figés, de clichés de ce qui fait traditionnellement le masculin et le féminin". Car au-delà de la question de l'égalité hommes-femmes garantie par la loi, les écarts entre les deux genres persistent.
Des exemples? Il y en a plein. Le taux de masculinisation des métiers de la petite enfance oscille entre 1,3% et 1,5%. Seuls 17% des métiers, qui représentant 16% des emplois, peuvent se targuer d'une mixité comprise entre 40% et 60%. Tous les chiffres le confirment, les garçons font de sport quand les filles s'investissent davantage dans les loisirs culturels... Comme si la question de l'égalité butait sur celle des clichés.
Dans le sillage du secteur privé
Et c'est peut-être la raison pour laquelle le secteur privé n'a pas attendu le gouvernement pour mobiliser cet enjeu.
En France, le Laboratoire de l'égalité, une organisation qui milite pour l'égalité entre les sexes a créé un "
laboratoire des stéréotypes" qui organise depuis 2012 rencontres et conférences pour "rendre visible l’invisible, dans les champs de l’éducation, des médias et du travail".
Dans le monde du travail justement, les femmes ne sont pas en reste. Les hommes aussi revendiquent leur part dans la lutte contre les stéréotypes. En témoignent les cercles de
Happy Men créés par l'association Mercredi C Papa.
Leur objectif, permettre aux hommes d'une même entreprise de se fédérer et militer en faveur de davantage d'égalité entre les sexes. Du partage du congé parental, à l'équilibre vie privée/vie professionnelle, le postulat de ces hommes qui s'imaginent heureux est que "le système qui discrimine professionnellement les femmes ne fait pas pour autant le bonheur des hommes".
Parmi ses partenaires, l'association peut compter sur plusieurs grosses entreprises françaises à l'iamge Orange, de BNP-Paribas, GDF-Suez ou encore le Crédit Agricole.
Evolution de la société
Mais lutter contre les stéréotypes n'est pas qu'une question d'égalité, cet engagement répond aussi à une demande. Comme pour mieux souligner à quel point la notion de genre a évolué.
Fini le temps où les petits garçons jouaient aux pompiers et les filles à la dînette. Fin 2011, les magasins U créaient la surprise en proposant un
catalogue de jouets dégenré. La décision n'avait rien d'un acte militant, il s'agissait bien davantage de répondre à une demande formulée par les clients, précisait alors la direction.
Cette dynamique ne se limite pas à la France mais bien à l'Occident. Aux Etats-Unis, les initiatives pour lutter contre les stéréotypes sont de plus en plus nombreuses à l'image de
GoldieBlox, une entreprise américaine spécialisée dans la vente de jouets de construction ou de bricolage pour les petites filles.
Malgré ces projets, les clichés ont toujours la vie dure. Depuis une vingtaine d'années, les études se suivent et se ressemblent pour dénoncer le "
gender bias", ce fameux biais en faveur du genre masculin qui serait particulièrement présent dans les manuels scolaires anglo-saxons.
Changer le quotidien
Revoir de fond en comble nos manuels scolaires, c'est d'ailleurs l'une des 30 propositions du rapport présenté ce jour à la ministre du Droit des femmes, Najat Valaud-Belkacem.
De la maternelle au lycée, en passant par le collège, les collectivités, l'école, la maison mais aussi l'entreprise, celles-ci visent à briser le formatage en luttant contre ses effets incarnés par la division sexuelle du travail. De quoi profondément modifier la vie quotidienne des français.
Démonstration avec ce pot pourri regroupant 10 de ces propositions qui sont autant d'indices de ce à quoi pourrait ressembler une France "dégenrée".
Publié par Ivan Thévoz
Source:http://www.2012un-nouveau-paradigme.com/