jeudi 24 octobre 2013

Question jurassienne: Quelle Eglise après le vote?

La votation cantonale du 24 novembre (pour les citoyens du Jura bernois) sur l'avenir du Jura et du Jura bernois pourrait changer le rapport entre le pouvoir politique et les Eglises. Explications:
 
La question semble inutile, car le silence est d'or. Ne faut-il pas briser le tabou qui entoure cette importante interrogation? Je prends la responsabilité de l'aborder, afin que chacun comprenne pourquoi il faut rejeter le regroupement du Jura et du Jura bernois.
 
 
Comparons les systèmes en vigueur dans les deux cantons. Prenons l'exemple de l'impôt ecclésiastique: l'intendance des impôts du canton de Berne encaisse les redevances dues aux Eglises catholiques et réformées. L'argent leur est reversé au prorata des membres, d'après le recensement.
Dans le canton du Jura, la pratique, l'intendance cantonale des impôts perçoit les redevances dues à l'Eglise. Mais l'argent est reversé aux Eglises sous forme d'enveloppes décidées par les ministres élus au gouvernement. Ainsi, les politiques gardent une mainmise sur les moyens financiers des Eglises. Si les curés de l'évêque ne prêchent pas selon la volonté politique au pouvoir, l'enveloppe peut être diminuée. A l'inverse, lorsque les curés sont inconditionnellement soumis à la pensée du gouvernement, alors l'enveloppe peut être généreuse.
 
Deux perceptions de la laïcité:
Dans le canton de Berne, le terme <<laïcité>> décrit la séparation qui prévaut entre les pouvoirs politiques et les religions. Les deux autorités se respectent mutuellement. Elles n'ont pas la possibilité de s'influencer. Dans le canton du Jura, l'Eglise est inconditionnellement soumise au pouvoir politique. A défaut, pas d'argent! C'est du donnant-donnant. La preuve, les partis catholiques PDC et PCS représentent plus de 44 % des forces politiques du Jura, alors que dans le Jura bernois ils sont quasi inexistants.
Il est indéniable que la Réforme, qui a eu pour objectif de rendre responsable l'individu devant Dieu seul, a marqué le Jura bernois.
Lorsque l'AIJ a étudié le financement de l'Eglise dans la nouvelle entité interjurassienne, la pratique du canton du Jura l'a emporté. Une raison de plus pour refuser d'adhérer, pour ne pas retourner sous un diktat catholique. Voilà pourquoi citoyens du Jura bernois il faut voter non le 24 novembre.
 
Article: Marc Früh, le journal impulsion n°5

6 commentaires:

  1. Très bien l'article bravo et non à l'adhérence du jura bernois au jura libre

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  2. Et sinon, il ne vous est jamais venu à l'esprit que les églises (autant catholiques que protestantes, oui, il y en a aussi...) du Canton du Jura, comme celles de tous les autres Cantons suisses, sont financés par les impôts ecclésiastiques et n'ont absolument rien à voir avec les différents partis politiques du Cantons ? Les attaques anti-jurassiennes des pro-bernois sont déjà légions, mais quand des intégristes religieux s'en mêlent, ça devient carrément n'importe quoi...

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  3. Pour info. dans le canton du Jura il n'y a pas de séparation entre l'état et la religion principale qui est le catholicisme, ce même catholicisme qui écrase toute autre entité d'Eglise (évangélique, adventiste, protestante...).
    Ce qui est n'importe quoi, c'est de voir un système politique comme dans le canton du Jura, qui restreint la liberté de religion de chacun en refusant de reconnaitre les autres Eglises Chrétienne. En sachant qu'à l'époque les huguenotes français persécuté par les catholiques trouvaient refuge dans le Jura bernois maintenant ces huguenotes qui ont créé les différentes communautés comme les adventistes sont de nouveau "menacés" par le système politique du canton du Jura au niveau de ne pas être reconnu par l'état.

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  4. A propos, ces Huguenots se réfugiaient dans la Principauté de Bâle et non dans le Jura bernois. Et deuxièmement, toute les Eglises reconnues se distances de propos aussi outraciés.

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  5. Revoyez votre histoire, beaucoup d'Huguenots se réfugiaient dans les montagnes neuchâteloise et le Jura bernois, certes aussi à Bâle.

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    1. Les Anabaptistes se sont réfugiés se sont enfuis du canton de Berne où ils étaient persécutés. Dieu en est témoin.. Ils ont été accueillis dans la Principauté de l'Evéché de Bâle; ceci prouve que la dite Principauté avait une propre juridiction et était autonome. Par les circonstances de l'histoire, ils sont redevenus bernois en étant inclus dans le Jura bernois.
      Il en est exactement de même avec les Huguenots puisque les évènements se sont passés avant 1815.

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