mardi 25 juin 2013

Un christianisme «cool» – Se divertir à en mourir?




En 1993, le prédicateur évangélique bien connu John MacArthur a publié un livre intitulé Ashamed of the Gospel («Honteux de l’Evangile»), sous-titré When the church becomes like the world («Quand l’Eglise devient comme le monde»). Manifestement, parce qu’il a été écrit par un conservateur connu, beaucoup de leaders modernes auront trouvé facile d’éviter les idées et avertissements de ce livre. Mais lorsque je l’ai lu, j’y ai découvert un exposé perspicace et accablant sur beaucoup de ce qui se passe aujourd’hui dans le monde chrétien.

Dans ce livre, MacArthur écrit : «On abandonne la méthodologie traditionnelle – plus sensiblement la prédica­tion – ou on en minimise l’importance au profit de nouveaux moyens comme le théâtre, la danse, la comédie, la variété, les divertissements de second ordre, la psychologie populaire et autres formes de distractions. Ces cinq dernières années, certaines des plus grandes églises évangéliques des Etats-Unis ont utilisé des stratagèmes mondains tels que : comédie bouffonne, vaudeville, combat de lutte et même simulation de strip-tease pour mettre du piment dans leurs réunions du dimanche. Il semble qu’aucun type de chahut ne soit trop outrageux pour être apporté dans le sanctuaire. Le cabaret érotique est rapidement en train de devenir la liturgie de l’église pragmatique.»

 

Dans beaucoup d’églises, aujourd’hui, il ne paraît plus suffisamment «positif» (au sens moderne du terme de marketing TV) de mettre l’accent sur la croix, une profonde repentance, la sainteté, la mort à soi-même et sur tous les autres éléments substantiels du christianisme de base sur lesquels le Nouveau Testament insiste continuellement. Alors nous changeons tout (jusqu’à l’essence même de l’Evangile) pour être en adéquation avec l’esprit de notre temps.

 

Nous raisonnons ainsi : «Les gens ne veulent plus entendre toutes ces choses négatives sur le péché. Nous ferions mieux de prêcher des choses qui les convainquent de façon positive et moderne.» Conséquence, une épidémie de prédicateurs font de plus en plus penser à des pubs télé : «Venez à Jésus, il vous rendra heureux, il satisfera tous les désirs de votre cœur, il vous réconfortera, il vous satisfera, etc., etc.»

 
 

Il n’y a presque plus de différence avec les sentiments exprimés dans une publicité pour pâte dentifrice standard; mais le plus alarmant de tout, c’est qu’apparemment beaucoup de prédicateurs s’en ficheraient, même s’il n’y en avait aucune. Ils ne peuvent pas voir l’énorme effet qu’a cette approche «marketing» sur la nature et le contenu mêmes de l’Evangile qu’ils prêchent, et par conséquent sur la vie des chrétiens qui les entourent.

 

Leur attitude semble souvent être : «Peu importe ce qui amène les gens à l’église, je m’en fiche.» C’est l’attitude même qui a conduit à ce que je crois être une crise aux proportions colossales, parmi la jeunesse chrétienne d’aujourd’hui.

 

Comme dit, aujourd’hui, cette erreur inonde largement l’Eglise, sous le couvert de la «pertinence». Au nom de la pertinence, nous nous pressons de toute part, essayant désespérément de rendre notre musique «cool», le style de nos leaders «cool», notre Evangile «cool», nos activités pour les jeunes «cool», etc., etc., tout ceci dans un effort pour attirer les gens du monde selon leurs propres critères. Rien de ceci n’est de Dieu. C’est compter presque entièrement sur «un bras de chair». Ce n’est réellement rien de moins que de la mondanité et du compromis sous une forme nouvelle et très subtile (mais mortelle).

 

Au lieu d’être «plus saint que les autres», il semble qu’on attende désormais de nous qu’on soit «plus cool que les autres». Tous nos efforts visent à prouver au monde que le christianisme est tout aussi cool, tout aussi superficiel et ludique, tout aussi festif que ce que le monde peut offrir. Et alors, pour prouver tout ceci, nous sommes obligés de divertir, divertir et divertir.

 

Nous pensons que nous devons devenir comme le monde, afin d’impressionner les gens du monde selon leurs propres critères. Par conséquent, il faut que nous soyons vus portant des habits à la mode (ou encore mieux : «branchés» ou «alternatifs»). Nos activités de jeunes deviennent une excuse pour faire la fête. Nos présentations deviennent de somptueux et divertissants étalages de moyens multimédias.

 

Tout ceci dans le but d’égaler le monde, ou même de lui montrer que nous sommes plus cool que lui. (C’est la raison pour laquelle nous pouvons voir du pogo, ou slam dancing, et du stage diving dans nos concerts de jeunes – en accord avec les critères stupides et hédonistes de ce monde. (…) aimant le plaisir plus que Dieu).

 

Comme dit : «orgueil méprisant», amour du monde et rébellion – tout ceci au nom de la «pertinence». Exactement comme le monde, à tous les niveaux. Est-ce que ceci ressemble à Dieu, selon vous?

 


En parlant du gigantesque festival chrétien Greenbelt, qui a lieu régulièrement en Angleterre, le musicien John Allen a dit : «Il semble indéniable que la plupart des gens sont juste là pour profiter de la musique, et non pour réfléchir sérieusement à quoi que ce soit; et il y a un réel danger de voir émerger des “chrétiens Greenbelt”, adolescents semi-convertis, superficielle­ment engagés, dont la foi chrétienne ne signifie guère plus qu’aimer aller dans les festivals.» Quelle déclaration terriblement significative! Et le fait tragique est que de tels «chrétiens Greenbelt» se comptent aujourd’hui par milliers tout autour du globe, parce que ce ne sont pas seulement les grands festivals qui ont succombé à cet esprit de divertissement. Nous trouvons désormais partout cette approche du «divertissons-les à tout prix», depuis les groupes de jeunes des églises locales jusqu’aux grands rassemblements régionaux. Cet esprit s’est insinué partout, en particulier dans les domaines de l’église qui sont en lien avec la jeunesse. En effet, il est devenu de plus en plus rare de trouver des rassemblements de jeunes chrétiens où ces comportements ne prévalent pas.

 

Ce que nous sommes effectivement en train de faire en essayant de rendre notre christianisme conforme au monde, c’est de le mettre en position de faiblesse. Nous le dépouillons de ce qui a, tout au long de l’histoire, rendu la foi chrétienne si attractive et si puissante.

Je suis également convaincu – plus que de toute autre chose – que la jeunesse désabusée d’aujourd’hui répondra à un défi. En fait, je suis persuadé que plus grand sera le défi, plus l’intérêt et le niveau de discipline seront élevés. Ce dont les jeunes gens «divertis-à-en-mourir» d’aujourd’hui ont désespérément besoin, c’est d’une cause pour laquelle il vaille la peine de se battre et de mourir – une cause qui les amène à renoncer à eux-mêmes et à vivre une vie d’obéissance radicale à Dieu. Jésus-Christ est cette cause.

 

Si nous ne fournissons pas ce défi à la jeunesse désabusée d’aujourd’hui, alors ne soyons pas surpris si une cause beaucoup plus sombre surgit pour voler leur consécration. A plusieurs égards, les jeunes d’aujourd’hui, élevés pour la plus grande partie de leur vie dans un vide spirituel et moral, sont mûrs pour la récolte. Et le diable le sait très bien. Si nous ne sommes pas disposés à fournir à cette jeunesse une cause pour laquelle il vaille la peine de mourir, alors lui (le diable) le fera certainement.





Dans l’Eglise occidentale, il y a toujours eu un côté «social» qui a suscité une sorte d’adhésion à un «club». Mais ceci est différent. Il s’agit d’une épidémie, encouragée depuis le haut. Beaucoup de pasteurs et responsables de jeunes ont conclu qu’il était préférable de donner à la jeunesse ce qu’elle semblait vouloir, simplement pour garder des effectifs dans l’église. Et le problème empire, au lieu de diminuer. A moins que des mesures draconiennes ne soient prises, voici tout ce que je peux voir se profiler à l’horizon, personnel­lement : des années et des années de continuation d’une telle superficialité, au point que nous allons nous retrouver avec des églises pleines de gens qui ne désireront rien d’autre que de se faire «chatouiller les oreilles» [d’entendre des choses agréables], du divertissement et de l’«adoration» qui plaise au plus grand nombre (plutôt qu’à Dieu). Dans les faits, ceci est déjà une réalité globale, très largement répandue dans l’Eglise occidentale d’aujourd’hui, au point que la question se pose même si un christianisme authentique, historique, pourra survivre encore longtemps sans être complètement submergé par l’hédonisme et l’égoïsme dominants.

 

En dépit de ce qu’on nous dit, les choses sont réellement graves à ce point. Le véritable christianisme historique est en très grand danger sur plusieurs fronts. A moins que quelque chose de radical ne se passe, je ne vois devant nous que des années où la tiédeur, la superficialité et le compromis iront en augmentant.

 

La lamentation de Jésus, en Matthieu 15 : 8, est tout aussi applicable aujourd’hui qu’alors : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. Où sont ceux, parmi les ministères engagés auprès de la jeunesse, qui auront le courage de prendre position pour le Seigneur et pour sa vérité, aujourd’hui?

Source : Site Internet revivalschool.com

Traduit par : www.apv.org/

Publié par : Salomé von Allmen



 

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